Alexandrine Lapoutte publie un article dans la revue Annals of Public and Cooperative Economics
Résumé : Le concept de méta‐organisation (MO) est récent en sciences de gestion et fait l’objet d’une attention croissante de la part de la communauté scientifique. Il permet de renouveler l’approche des partenariats publics‐privés. Encore peu de travaux s’intéressent aux méta‐organisations en tant que contribuant au développement durable (Berkowitz et Bor, 2018) ainsi qu’à leurs ressources, notamment les mécanismes qui encouragent la résilience (Berkowitz, 2018). Nous nous intéressons ici à la capacité de résilience d’une méta‐organisation dans le champ de l’alimentation durable. La gouvernance alimentaire des territoires devient depuis quelques années un enjeu majeur. La question est récemment prise en charge par des collectifs réunissant partenaires publics et privés, généralement de type société civile, autour de l’alimentation perçue comme un commun. L’étude est qualitative et se base sur le cas d’un Conseil local de politique alimentaire : le Conseil Lyonnais de l’Alimentation Durable (CLAD). A partir de la théorie de la résilience (Weick, 1993) et selon l’approche de la théorie ancrée, nous montrons les caractéristiques d’une résilience méta‐organisationnelle. Nous discutons ensuite des rapports entre résilience d’une méta‐organisation et transformation sociale et contribuons à la connaissance des méta‐organisations de type dit “policy shaper”, c’est‐à‐dire qui contribuent à l’élaboration de politiques publiques. Enfin, ce cas nous montre comment l’économie sociale et solidaire (ESS) et les pouvoirs publics se rencontrent autour d’un commun de l’alimentation, faisant de la méta‐organisation une expression de la diversité institutionnelle dans le déploiement des communs.